Mon arrivée

J’ai voulu me laisser un peu de temps pour écrire mon nouvel article. Je pense que si je l’avais écrit la semaine de mon arrivée, le contenu aurait été complètement différent.

Je suis arrivée le 17 janvier à Toronto, clairement pas la meilleure période pour arriver dans un pays comme le Canada. Faites attention à la période à laquelle vous déménagez (même si vous êtes impatients), ça a un impact énorme sur le ressenti que vous aurez de la ville.

Je suis arrivée un jour où il faisait beau, les démarches à l’aéroport ce se sont faites aisément, malgré mon niveau d’anglais médiocre (tous les services peuvent être demandés en français car c’est la seconde langue officielle).J’étais également très contente de retrouver mon mari après ces semaines de séparation. Puisque nous avions fait le choix d’habiter downtown (le quartier des affaires), j’ai tout de suite été frappée par ces grands buildings, je suis passée devant la CN tower. Ca y est nous étions bien de l’autre côté de l’Atlantique. Nous habitons au 50ème étage d’un immeuble, alors j’ai tout de suite été scotchée par la vue qu’offrait notre appartement. Le soir même nous sommes partis à Dundas Street, l’équivalent de Times Square en miniature. Du coup, j’ai eu une bonne première impression.

C’est au lendemain, que tout a basculé: il y avait une tempête monstrueuse: vent, pluie, neige fondue, grisaille. Quand je me suis réveillée , notre appartement était dans les nuages et le brouillard. Mon mari est parti au travail et m’a proposé de le rejoindre pour déjeuner. Entre temps, l’alarme incendie s’est mise à sonner dans notre immeuble. Je ne comprenais pas ce qu’on disait, j’étais paniquée et ai appelé mon conjoint pour qu’il essaye de déchiffrer le message qui retentissait dans l’appartement. Finalement, c’était une fausse alerte. Prête pour le départ vers le lieu de travail de mon mari, j’avais pris mon parapluie, mes gants et mon manteau: ne connaissant pas comment accéder à la tour où il travaille , par le souterrain « le path » (dont je vous parlerai sur un autre post), je suis sortie dehors. Mon Gps ne fonctionnait pas, sûrement un problème d’itinérance, mes mains étaient gelées car obligée d’enlever mes gants pour naviguer sur mon téléphone. Mon parapluie s’est cassé, j’était toute mouillée et perdue et lorsque j’ai essayé de contacté mon mari, mon téléphone s’est éteint car je n’avais plus de batterie. J’ai fini par arriver à l’accueil de sa tour et par chance nous nous sommes retrouvés immédiatement.

Je vous fait part de cette aventure, car elle a immédiatement transformé mon état d’esprit. Durant les cinq jours qui ont suivi, j’étais triste d’être loin de ma famille. J’avais reçu tellement d’amour les derniers jours, lors des aurevoirs déchirants. J’ai vécu chez mes parents et près de chez mon frère et ma soeur durant un mois, avant mon départ. Donc au moment où il a fallu se détacher, j’étais plus proche que jamais de cette famille que j’aime tant. Le fait de se retrouver seule durant la journée, du jour au lendemain a été un peu difficile.

Au bout d’une semaine, j’ai osé sortir de notre appartement. Je me sentais sécurisée. Mon conjoint avait pris le temps de me montrer comment fonctionnaient les transports, j’ai dû me déplacer seule pour aller refaire mon permis, aller m’informer dans une association francophone qui est spécialisée dans l’intégration des nouveaux arrivants (passerelle I.D.E), j’ai dû faire des achats, découvrir les rues proches de chez nous. Je me suis mise à parler anglais avec les agents de caisse, quelques mots, mais ça redonne confiance en soi quand on arrive à se débrouiller.

Enfin, mon mari m’a mis en lien avec des amis qu’il avait rencontré avant mon arrivée, qui étaient plein d’énergie et accueillants. Passer du temps avec des francophones, rigoler, discuter, ça m’a redonné l’envie de découvrir.

Finalement, lorsque l’on arrive dans un nouvel endroit, il y a un petit temps d’instabilité car on cherche de nouveaux repères. Une fois que l’on a établi ces repères, le sentiment de sécurité revient et l’on peut essayer d’aller un peu plus loin à chaque fois.

Bonne journée à vous,


Une réflexion sur “Mon arrivée

Laisser un commentaire